(ANTI)MONDES
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 .Le Clown.

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Le Clown

Le Clown

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Humeur : Ivre de souffrance

.Le Clown. _
MessageSujet: .Le Clown.   .Le Clown. Icon_minitimeMer 15 Sep - 8:09

Un amas de chairs. Voilà tout ce que je suis, tout ce que je fus. Il y a de cela si longtemps, du moins je le crois, car le passage entre ces deux niveaux de réalité a altéré mes capacités cérébrales. Des changements ont eus lieu, ce qui a résulté d’une modification profonde de mon être.

Dix huit années furent passées sur ce que l’on appelle le Monde. Une boule de putréfaction d’environ quarante milles kilomètres de circonférence à l’intérieure de laquelle, quelques six milliards d’os, de tendons et d’un minimum de capacités traînent misérablement leur carcasse. Leur prison. Et leur exutoire.

J’en fus partie. J’ai supporté pendant trop longtemps ma prison, découvrant avec découragement que la vie ne se résumait qu’à un seul mot. L’attente. Tout n’est qu’attente. Toujours il faut attendre. Et inévitablement, cette attente se solde par de mauvaises nouvelles, des montées d’angoisse et autres réactions chimiques.

Il n’y a rien à attendre. Il n’y a rien à faire. Tout le monde se cache, fuit ou affronte le monde avec hypocrisie et mensonges. Il n’y a rien de bon à attendre. De plus, les moments de bonheur ne sont que quelques bribes, quelques filins d’or dans ce qui compose la noire tapisserie d’une vie. Car, toute cette fresque ne comporte que malheur, regret et incompréhension. Tout cela pour dire que la douleur l’emporte sur la joie. Tout cela prouvé par le fait que l’on se souvient plus facilement de scènes dures que de moments doux. Tout cela pour comprendre que ce que seul l’Homme recherche est une douleur qui lui est propre. Une douleur qu’il endurera avec un sourire satisfait. Franc.

Fort de cette constatation, la lumière se situant au fond de ce tunnel caverneux se trouva bientôt progressivement assombri par une petite tâche fuligineuse. Ma main dut être guidée par quelques puissances supérieures, des choses dépassant notre entendement. Ce que l’on appelle Dieux, Destins ou encore Fatalité. Des signes. Des reflets démoniaques dans des flaques d’eau souillée d’urine. Des rictus malsains sur son visage, dans une glace. Mais une fois retournée, l’on ne rencontre que son propre reflet, misérable et de l’incompréhension. Des ombres, des personnes qui n’existent pas. Tout cela dans son dos. Tout cela n’étant que des ombres furtives. Tout cela ne ressemblant que trop à un début de folie, de paranoïa…

Le vieux train tire la manette, actionnant le mécanisme de l’échappée de la fumée. Absorbant de plus en plus la lumière blanche. Les trois nonnes du destin germaniques commencent à manquer de fil. C’est ainsi que petit à petit, mes pas me conduisirent vers ce qui serait la porte, le passage vers le Paradis, le Walhalla, tout endroit rêve et stéréotypé d’une meilleur vie après celle-là. Et cela ressembla tout d’abord à un miroir. Petit, mat. Dedans, ma personne, mon reflet. Mon ancien reflet. Là, cédant à une impulsion, faisant ce que je trouve de mieux pour ma personne, je me déconnecte. J’ordonne à mon cerveau de cesser de réfléchir. Il ne fait que me perturber, ralentir mes mouvements, rationnaliser ma vie et me forcer à fuir. Je ne suis qu’un lâche. Alors, me saisissant d’un couteau qui traîne, un de ces outils rudimentaires que l’on donne aux jeunes enfants pour manger, ceux ne portant pas une lame aiguisée mais une répétition de petites dents arrondis. Pour ne pas qu’il se blesse. Là, à ce moment, je pose ces petites dents inoffensives au croisement de ma lèvre supérieure et de ma lèvre inférieure. Puis, saisi d’une froide conviction, je commence un mouvement de va et vient. Tel un bucheron je m’ouvre la joue. Je me l’ouvre de façon à former un arc de cercle. A ce moment d’euphorie qui me gagne, de cette douce chaleur qui me gagne et qui commence à couler sur ma peau livide, je pense à la lune. Cet astre silencieux. Enigmatique. Peut-être l’image de la porte vers un autre monde. Un monde plus… Correspondant à ce que mon âme recherche.

Finalement, un large sourire sanglant couvre ma face. Mes yeux sont exorbités, des larmes coulent et se mêlent à ce flot ô combien merveilleux qui est mon sang. Inconsciemment, mes doigts soulèvent une partie de cette peau qui n’est plus retenu par la chair. Un geste puéril et sordide. N’ayant aucune conséquence.

Je peux désormais entendre distinctement le mécanisme des qui fait avancer le train. Ce train ô combien ancien. Datant surement de l’époque victorienne, ce monde où vivaient des nobles et des ouvriers. Un univers ô combien merveilleux ! L’essor de la mécanique. Une période riche pour des artistes en mal de créations. Il avance et pourtant je suis assis en tailleur. Mes yeux ne regardent rien et en même temps, ils semblent regarder le fruit de ma déchéance. Je n’éprouve aucune peur. Plutôt un sadique plaisir…

Ensuite, cela devient flou. Je sais m’asseoir sur un trône. Qualificatif désignant cet endroit peu esthétique de cette époque. Lieu où tout le monde passe, venir déféquer et pourquoi pas lire une encyclopédie. Je sais m’asseoir. Le visage toujours souriant et sanglant. Puis…

Il se retrouve ici. Sur ce trône. Au milieu de nulle part. Entouré de vide et de silence. Ses mains reposent sur des crânes et autres éléments formant, une fois assemblé, le corps d’un être. Pardonnez, il y a une erreur. Le corps de plusieurs êtres. Des chaînes sont enchevêtrées dans ce labyrinthe de calcium et d’histoire. Des morceaux de métal perdus dans les limbes de l’obscurité et recouverts eux-mêmes de plantes au moment de désespoir, semblant s’émouvoir et pleurer. Un trône plutôt typique de la personne se trouvant dessus. Car cet être n’est plus l’âme d’avant.

Assis royalement, cet être est le pur produit de rêves, de hantises et d’imagination. Malgré le fait qu’il soit affaissé sur des sternums et un rembourrage de quelques intestins et autres organes plutôt chaleureux et agréable au toucher, il émane de ce nouveau corps une émanation altière. Son visage encore caché dans l’ombre, mais pourtant exposé à une lumière mettant particulièrement en avant son visage, la description ne le décrit pas encore. Non. Tout d’abord, l’on sait qu’il est vêtu d’une ancienne mode. Ce que l’on pourrait appeler le costard dans cet ancien monde, mais qui daterait plutôt du siècle dix neuvième. A la terminaison de ce beau habit, des lambeaux pendent mollement, comme si l’être s’était fait attaquer par un ours ou comme s’il avait du fuir dans une mer de ronces et d’aiguilles. Cela n’est pas encore terminé, car cet atout est le reflet de son âme et son âme est ô combien complexe comme tout âme affranchi qui se le doit. Le tissu gonflé au niveau de son épaule gauche se finit un peu plus bas, au milieu de ce bras. Cette partie ressemble à ce que portaient les femmes, les bourgeoises de l’ancien temps. A moins que cela ne ressemble plus à une exubérance de quelques comiques d’une troupe de cirque. Des froufrous, dentelles et autres qualificatifs terminent réellement cette partie de son costume. Et elle-même est reliée d’une chaîne à quelque chose de plutôt moderne, voir postmoderne. Juste au dessus, au niveau du cou, se trouve un nœud papillon reposant tel un macchabée sur une poitrine nue. Une poitrine rougie par un sang coulant sans cesse du fait que cet accessoire ne reste en rien suspendu par une lamelle de tissus mais par quelques fils de barbelées… Il était donc dit qu’une chaîne reliait la manche au niveau de l’endroit où devrait se trouver le cœur. Là, se trouve un cercle de fer ouvragé où plongent trois chaînes à l’intérieur même de la poitrine. Chaînes partant de la manche du bras droit, de froufrou semblable au bras mais se trouvant cette fois-ci au niveau de la cuisse gauche et enfin du lobe de l’oreille gauche également.

C’est à ce moment que le visage semble se révéler. Un visage serein. Un regard assuré et malicieux. Un éclat sadique dans les yeux encore entre l’état d’éveil et de repos. Le visage est plutôt beau à regarder. Des peintures sauvagement appliquées recouvrent l’espace autour des yeux, ainsi que les narines et enfin la bouche.

Tout de blanc vêtu, vêtements et cheveux, -le blanc symbolisant chez les orientaux la mort et ce qui l’entoure, comme la symbolique du noir de l’autre côté du globe-, le Clown se lève. Il sait ce qu’il doit faire. Il sait ce qu’il veut faire. Les Voix lui ont dit.

« Puises ta voie dans le sang et l’infamie. »


Le Clown, ce personnage qui n’a plus d’autre nom, symbolisant tout le mal qui peut être imaginé, drapé dans des atouts de grands seigneurs mais assombri des plus vils instincts et noirceurs des hommes, se lève avec grand esthétisme. Il descend une à une les marches de pierre. Une à une, correspondant chacune à une épreuve, à une âme qu’il torturera, à des cris qu’il provoquera, à des regards suppliants d’une demande d’aide. Chaque marche symbolise cette nouvelle vie. Ou anti-vie. Il n’est plus dans le monde qu’il a connu. Il est dans l’antimonde. Une dimension qu’il peut contrôler. Ces souhaits les plus ténébreux y peuvent prendre forme. Ces jeux les plus pervers sortiront tels les décombres de l’Atlantide.

« Je serai le Dieu de Sang et des Viscères de ce monde. Je règnerai sur ce monde de douleur. Je communiquerai l’art de faire souffrir à quiconque l’entendra. Et à tous les autres, les victimes volontaires, j’entendrai leur agonie et leurs râles de souffrance. Et la douleur persistera. Tout le monde y trouvera son compte. Tout le monde connaîtra le sens du mot plaisir. Je l’assure et le revendique ! »

Telle était sa pensée. Telle serait son mode de vie à présent. Il sillonnerait l’antimonde tel un vagabond, un spectateur et un observateur. Tour à tour, il prendrait un rôle. Tour à tour, il étendra son influence, expérimentera, se gaussera. Il découvrira de sombres âmes. Qui elles-mêmes lui feront découvrir de sombres desseins. L’écorchement, la nécromancie, l’empalement, la pédophilie. Il n’aura aucuns tabous. Il n’aura aucune limite.

Son seul souci sera de s’amuser…
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Le Clown

Le Clown

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Humeur : Ivre de souffrance

.Le Clown. _
MessageSujet: Re: .Le Clown.   .Le Clown. Icon_minitimeMer 15 Sep - 8:12

L’atmosphère était présente. Une petite pièce assombrie par la nuit, simplement éclairée par une petite lampe. Le silence. La quiétude. Le film (« Brothers ») m’ayant aidé à me plonger dans ce sombre état.

Le Clown a refait surface.

Il possède une nouvelle apparence. Il n’est enchaîné qu’à lui-même. Ses desseins sont clairs et définis, et pourtant, rien n’est tracé, rien n’est concrètement défini. Mise à part peut-être le fait de vouloir devenir un nouveau Dieu, de supplanter la Psyché.

Un sombre rêve… Une hantise de dément…

J’espère ne pas avoir fait trop long, trop confus, trop énigmatique… Je ne me suis pas relu, évidemment ^^, je n’aime pas cela ! Il se peut donc que quelques descriptions ne soient pas très joliment bien tournée ou alors un peu lourde. Je m’en excuse d’avance.

Suite à ce petit « spitch » (je ne sais même plus comment cela s’écrit… -_-), voici quelques images du Clown. Il faut croire que ton texte, Opium m’a inspiré. Du moins, tu en as été un facteur !

Spoiler:
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