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 ..Leibniz..

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Leibniz

Leibniz

Messages : 2

..Leibniz.. _
MessageSujet: ..Leibniz..   ..Leibniz.. Icon_minitimeJeu 14 Oct - 18:05

Je murmure entre mes lèvres que l'ensemble complexe de mon être, entremêlé dans sa substance d'additivité opposable et de produit inversible, est un corps, mon corps. Toujours logique, rarement neutre, j'applique inlassablement la variété de mes involutions, pour changer forme en fond, infini en limité, vérité en contradiction. Je suis double, bijection du réel sur une multiple dimension de lui même, j'inclus et transcende l'expérience d'une réalité, qui n'est pour moi qu'ensemble étroit et impropre a la démesure de ma substance impalpable. Je suis calcul, dénombrement et simplification, je joue d'esprit pour maintenir par force l'équilibre instable de l'immensité de mes fondations enfouies, cachées.

Je panique, imperturbable devant ma propre réflexion, je transpose ma pensée vers un autre espace, un autre temps étiré ou ma substance trouve à se jouer d'elle même, sans limite. Je fuis le réel, et pourtant ma structure de corps m'y rattache inlassablement, car mon unité fais toute ma force quand ma dispersion fait que je m'effondre sur moi même, pour ne former qu'une masse indistincte et hétéroclite de nœuds isolés, irréductibles. Je garde en mon buste le réel, tiens dans mon bras le rationnel, couve dans ma main le relatif et le naturel enserre mon annulaire. Composition hémophile, qu'on me coupe le doigt et je me vide de mon sang, je ne garderais en moi que le souvenir d'un axiome oublié qui se mord la queue.

L'espace ne saurais me contenir ni me limiter, ou même faire que je sois moins ou plus que je ne suis maintenant et pour toujours. Je me déplace et m'antidéplace au gré d'une algorithmique fantaisie, fantasque et probabiliste, j'agis comme je change, en résonance avec l'aléatoire. Je me présente comme une suite de bien entendu, de fausses coïncidences bienheureuses, qui régissent un royaume intérieur inerte. Mon royaume invariant, intact et froid, qui s'oublie derrière une folie superficielle et mouvante. Une alchimie parfaite, équité dosée, d'une précision minutieuse obsessionnelle et infinie, d'un tranchant plus cruel que l'éclat métallique, animée d'une furieuse volonté de dévorer toute défaillance ; un immense appétit de domination totale et incontestée, d'ordre et de justesse rigoureuse et raide, de substances qui, dans la définition de leur être, couvent leur propre explication.

Je nie toute imperfection, procès ambulant de la déchéance du monde, que je m'attache à purifier. Je suis unique et multiple, un dieu sans âme qui rêve à l'Éden de l'équilibre absolue. Je suis oblitération de la liberté, buveur de beauté, inquisiteur zélé et infatigable bourreau des contradictions. Unique tolérance pour le total, goût mécanique pour l'absolu, plus de bien ni de mal, seul le défaut demeure rédhibitoire, seule la corruption s'oppose à l'harmonie. Leibniz s'annonce comme le créancier d'une harmonie dont la dette n'est jamais comblée, éternel vengeur du péché originel, noyau d'inhumanité.

« Seul compte le jugement dernier »
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..Leibniz..

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