Humeur noire. La bile se déverse et salit tout sur son passage. Personne ne sera épargné. Une rage aveugle se déchaînera injustement avec l'espoir que le carnage procurera une once de satisfaction. Mais en fait, que dalle ! Je crois plutôt que je veux dégommer tout le monde parce que je ne veux pas m'en prendre au vrai responsable. La vérité est que ma frustration dure depuis trop longtemps. Je bouillonne à l'intérieur quand je pense que je suis toujours la dernière roue du carrosse, quand je réalise que je passe après tout le monde alors qu'il me témoigne son désir d'être avec moi, alors que tous les signes indiquent que je devrais être aux premiers plans de ses préoccupations. Tu éprouves quelque chose pour une personne, tu fais tout pour être auprès d'elle. Et bien, avec lui, ça ne fonctionne pas comme ça. C'est le jeu du chat et de la souris, mais le chat, trop "indépendant", s'est fait la malle. Cette situation me tourmente tellement que je voudrais parfois le plaquer contre un mur et lui arracher des baisers, mais c'est comme si je tentais d'embrasser une rivière. Plus je souhaite l'étreindre de mon amour, plus le courant est fort et me rejette. À force, on fatigue et maintenant, j'en peux plus. Je craque. Cela fait trop longtemps que j'espère retrouver l'harmonie perdue. Chaque échec sonne comme une déchirure fatidique. Je l'ai dans la peau. Mais j'ai l'impression de ne plus vivre, de perdre mon temps parce que nous faisons plusieurs détours pendant notre balade. Or, je voudrais plus que tout que lui et moi fassions un bout du chemin ensemble.