✖ Eve Milton, chasseresse

Chasseresse. Messages : 5 Localisation : En ce bas-monde

Une femme accepte et se tait. Alors, elle ne dit mot et subit en silence la loi que lui impose cet homme qu’elle a pourtant choisit. L’aime t-elle encore ? Elle ne sait plus. Cela ne fait pas longtemps pourtant. Quelques années, même pas une décennie qu’ils vivent ensemble. Mais les choses se sont détériorées tellement vite. Il ne lui aura fallut que quelques mois pour comprendre qu’elle n’aurait rien à dire, rien à décider et surtout rien à commenter ni à contredire.
Sa vie passée est une faute, sa vie future un purgatoire, son présent un enfer. Elle se tait. Elle ne dit plus rien d’elle, de ses envies de ce qui l’émerveille ou de ce qui l’attriste. Elle se fait de plus en plus transparente, inaudible, incolore et sans saveur. Se fondre dans le décor et être invisible devant les murs, voilà ce qu’on lui demande. Etre un fantôme. Même pas un esprit, car un esprit pense, réfléchit. Non. On lui demande simplement d’être un spectre et d’être un spectre obéissant. Parfois, ce spectre doit prendre chair pour satisfaire le désir de son partenaire. Il ne saurait être question de refuser bien sûr, alors elle fuit. Son esprit s’envole et se disperse dans un monde auquel personne d’autre qu’elle n’a accès. Et pendant que son corps subit une intrusion non désirée au moins est-elle libre mentalement pendant quelques instants. Quel étrange paradoxe d’ailleurs ! Pourquoi faut-il que ce soit dans ces moments-là qu’elle pense enfin à elle ? Mais le reste du temps, elle est trop sous l’emprise de l’autre pour pouvoir s’échapper.

Une soirée avec des amis en perspective c’est une petite échappée dans l’enfer qui rythme son quotidien. Elle a tout préparé la table, le repas, fait le ménage. Tout est prêt. Ils arrivent, la soirée se passe bien. Elle respire, elle bouge. Elle entrevoit des couleurs, du soleil. Elle parle et elle rit. Mais les amis s’en vont et les remarques, inévitables, arrivent. Elle n’a pas su se contrôler. Cette illusion de liberté l’a amenée à croire qu’elle pouvait se permettre de parler un peu d’elle et d’un voyage qu’elle avait fait il y a quelques années. Avant leur rencontre. Pourquoi parler de ça ? Etait-ce bien utile ? Pourquoi toujours tout ramener à elle ? Elle ! Elle ! Toujours elle ! Il faut toujours qu’elle étale ce qu’elle a vu, ce qu’elle a fait, c’est insupportable ! La gifle suit de peu le verbe, lui ouvrant la lèvre inférieure. Un goût métallique apparaît dans sa bouche. Elle s’excuse d’une voix quasiment inexistante et s’éclipse dans la salle de bain pour se démaquiller et nettoyer sa coupure. Elle croise son regard dans le miroir et baisse les yeux aussitôt, mue par un sentiment de honte mais aussi de colère et d’injustice. Elle relève la tête courageusement et os affronter ses yeux qui se sont remplis de larmes. L’eau déborde, coule sur les joues et elle ne fait rien pour l’arrêter. Elle entend des bruits provenant de la chambre à coucher. Le mascara a coulé, laissant une trainée noirâtre sur ses joues mais elle n’en a cure. Elle se précipite vers la cuisine pour y prendre le petit couteau pointue servant à découper les légumes. Elle s’arrête un instant. Est-elle sûre ? Cela vaut-il la peine ? Doit-elle continuer ainsi ? De toute façon, elle est déjà morte au fond d’elle-même. Elle ne ressent aucune compassion pour l’homme qui l’attend dans le lit. Ce qu’il éprouvera ? La perte d’une boniche et d’une plante verte, certainement. C’est pénible mais ça se remplace.
Ici ou ailleurs. Ses pensées se mettent à tourner, danser et bientôt frappent contre son crâne et hurlent de toutes leurs forces.

FAIS-LE !!!

Elle vérifie que le couteau est bien aiguisé et approche la lame de sa carotide. D’un mouvement brusque et sans hésitation, elle sectionne l’artère qui palpitait quelques secondes auparavant dans son cou. Le sang gicle, sort à flots, sa vue se brouille et tout devient rouge. Ses forces l’abandonnent la laissant inerte sur le carrelage froid de la cuisine.
Elle n’entend plus, ne voit plus et pourtant elle ressent encore. Mais ce n’est pas la surface dure du sol de la cuisine. Ce n’est pas non plus le contact doux des draps du lit. C’est autre chose.
Elle entend, elle voit. Elle entend comme des voix criant à l’aide. Elle voit des ombres dans un paysage sombre et déchiqueté. Les ruines d’une ville. Les ruines d’une vie. Sa vie. Elle connait la voix qui appelle. C’est elle mais il est trop tard. Elle est passée de l’autre côté. Elle se lève et machinalement porte sa main droite à son cou. Elle n’a plus le couteau dans sa main et aucune entaille ne vient défigurer le grain de sa peau.
Autour d’elle tout n’est que ténèbres. Il fait froid. L’endroit est désert et le chaos formé par les ruines ne l’impressionne guère. Une impression de déjà-vécu. Un désir inconnu d’elle-même monte alors dans ses veines. Un désir fou, un désir à la saveur unique. Ce désir a pour nom : vengeance.

Compte Anonyme Messages : 150 Humeur : Macabre.

Chère Eve,

Pour la forme, j'annonce qu'officiellement ton Personnage est accepté et te re-souhaites la Bienvenue. Merci de t'être laissée prendre au Jeu, et d'avoir oser briser ton corps, pour trouver ton âme.
J'ouvre dès aujourd'hui ton sujet de départ, et je te concocte une signature.
Puisses-tu être heureuse avec moi. Les Anges, eux, n'auront qu'à bien se tenir...

Paix à ton âme, avec toute ma tendresse.
Psychée.

Edit : Une dernière chose, avant de te plonger dans le Jeu : Indication du Mal qui va te ronger au fil du Jeu!
Edit : Tout commence ICI...