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 L'Hiver S'approche. Dangereusement.

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Psyché Morbide
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Psyché Morbide

Messages : 150
Humeur : Macabre.

L'Hiver S'approche. Dangereusement. _
MessageSujet: L'Hiver S'approche. Dangereusement.   L'Hiver S'approche. Dangereusement. Icon_minitimeVen 4 Sep - 12:00

Confidences. Les murs de son boudoir s'étaient doucement recroquevillés sur elle. Elle était plongée dans cet état secondaire, vague et contemplateur, sensible carnation d'une fleur de peau et de sensations jubilatoires ou désespérées, saisies à leur pleine puissance et au bout de leurs ampleurs. Elle respirait à peine tant elle était peu vivante, peu raccrochée à ce corps, et tant elle n'était que pensées et n'existait qu'en pensées ; où était son corps, dans quel monde? Il n'y avait plus de frontières. L'âme et l'enveloppe ne se tiennent qu'à un très maigre fil.
Elle était psyché et morbide. Grande déesse rongée et subordonnée à une grandeur plus incompréhensible encore, à la volonté des étoiles, d'un prophète aux yeux transparents, guide et amoureux. Elle écrivait même dans un flou indéniable, une sorte de noeud indémêlable dans lequel elle avançait en aveugle, ses doigts seulement raccrochés à cette paume brûlante, à cette chaleur rassurante et à ce désir, agrippé au cœur battant d'un créateur souriant. Le monde alentour était une toile, une peinture sublime de ses ratures, de ses interrogations, de ses différents éléments, esquisses, qui peu à peu prenaient du détail, ou restaient dans ce flou, dans l'instinct, la libre page écrite d'après-mort.
Elle ne mourrait pas. Lorsqu'elle revenait un peu trop les pieds sur terre, il lui suffisait de reprendre un de ces élixirs d'oubli, d'évanouissement, de voyage total et de création surréaliste, psychique, aigre-douce ; toujours aux sommets. La mort telle que certains la concevait n'existait pas ; rien ne mourrait, tout renaissait ailleurs, autrement, et tout n'était que métamorphose ; la mort était une transformation. Ces morts-là même, paradoxalement indispensable pour vivre. Tout était mêlé, les antipodes incestueuses ; enlacées alors qu'amour et haine, exaltation et déchéance, nées de mêmes parents et goûtées aux délices des baisers.
Elle se préparait à chaque instant à une nouvelle mort, et à la fin du bonheur. Le ciel était immense, une immensité insaisissable et noirâtre. Les lunes flottantes, tranquilles, la Cité donnée à sa ruine, aux fantômes, à la foi distordue et à la débâcle profane.
Il était venu vers elle sans l'ombre d'une erreur ni d'une hésitation ; au seuil de l'édifice, sur le parvis de la cathédrale, il s'était arrêté un moment. A peine avait-elle tourné les yeux qu'elle les retournaient, jouant l'indifférence, séduite malgré elle et dés les premières notes amoureuse : une fleur au doigt, et la fascination suivante révélait un nouveau prince. Il était grave, prophétique, et, métaphoriquement ou non, il venait la chercher. Beauté divine. Il était sorti d'un autre temps, d'une autre dimension, ressuscité d'entre les morts amoureux et souriant d'un charme étrange. Le créateur dans son cœur sans fin l'avait invité, répandant une fois de plus son incroyable générosité et un amour doucement sublime...
Elle-même était de sa création.
Elle n'étouffait plus. Sur un horizon - de glace? D'eau? - Ils marchaient sur l'océan, sous la pluie, sans même se rendre compte du froid mordant, se contentant de suivre les réverbères plantés sur cette banquise liquide, comme des signalisations, ou des feux sacrés. Elle-même avait peine à y croire lorsque son "corps" entier frémissait de légèreté, de douceur, et pourtant l'hiver approchait. L'hiver serait rouge, violent, il glacerait sous une neige écarlate une guerre sans limites aucunes et une apocalypse grandissante, le bord de l'abîme approchant avec danger.
Les cœurs qui battaient en elle s'entrecroiseraient bientôt ; la Cité fermait ses portes. Elle les garderait en son sein comme une cruelle sadique, et la partie de cache-cache serait douloureuse, assassine. Ils étaient tombés en enfer ; qui eut cru que l'Enfer soit si prés, si prés de ce qu'ils avaient jadis connu?


[...]
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