Bien cher tous,

En vue du départ prochain du jeu, j'ai l'honneur de vous faire part de ce que pourrait être notre toute première introduction et en attendant le retour du Clown, son auteur, je vous invite à en prendre connaissance, à y réfléchir et à vous demander quel rôle prendrez-vous vis-à-vis de cela.
La chronologie pourrait donc débuter d'ici une semaine.
Le sujet est ouvert à toute remarque, suggestion, demandes...

Citation :

Idée de scénario relatif aux termes de «cirque ensanglanté»

Perdu au milieu d’un champ boueux, au fin fond d’un large pré abandonné il y a bien long par des forains mystérieusement disparus, se trouve une étrange ombre. Une grande ombre. Prudemment, une approche est entreprise. L’eau, boueuse, semble être la voie royale, la sonnette d’alarme pour réveiller ce qui dort en ces lieux. Des sueurs froides coulant doucement, trop doucement le long de votre échine. La déglutition se fait difficile, mais les pas se continuent toujours. Un noir désir de danger et de mystère force au mouvement. Puis soudain, des son plus horribles que ce que pourrait imaginer le collectif imaginaire des êtres humains, plus horribles que la représentation auditif de ce que seraient les cris des damnés de l’enfer. Des sons aigus. Un rythme diabolique et entraînant. Des claquements secs et impressionnants. La musique d’un cirque par une nuit de pluie.

[Certains pourront calomnier sur ce temps qui se fait être un cliché à nos jours actuels, mais ce temps à plus qu’une raison d’exister. C’est un havre de paix, un lieu de recueillement pour l’être, pour le maître de cet habitat. Les larmes qui coulent des cieux sont les larmes qu’il ne peut produire. Le dégoût général des gens pour cette humidité fait la joie de cet être sans saveur. Voilà en partie pourquoi le soleil ne brille pas de milles flèches ardentes. L’astre rougeoyant est trop chaud, trop lumineux. Il n’est pas agréable. La pluie et le mauvais temps l’est.]

Par cette nuit de jais, peu éclairée par une lune d’argent dissimulée par des courants ouatés, ceux qui essayent d’y regarder au plus prêt ne voient en rien la vraie architecture du bâtiment. Ils ne voient pas qu’en réalité les tissus sont distendus, déchirés par endroits et même tâchés. Pour certaines, de grosses bavures très foncées, tirant peut-être légèrement vers le carmin ou le cramoisi. Le terrain, qui n’est apparemment qu’un immense désert de boues et d’herbes miséricordieuses, est en réalité un charnier à ciel ouvert. Là, juste sous les pieds, se trouvent quelques cadavres. Certains sont des anciens forains, d’autres ne sont que des membres épars. Des cris tordent leurs traits. Des doigts de pieds prônant la liberté, ivre d’une sensation de liberté, de sentir enfin la caresse fétide du vent gueulant à travers les feuillages entourant ce cirque comme une forteresse entoure son donjon. Ici, il n’y a pas d’échappatoires.

Et c’est alors que vous remarquez un obstacle devant vous. Un grand obstacle. Un de ces panneaux haut et long qui permet de garder et de surveiller l’entrée, de rechercher quelques contributions et donations afin que ces artistes du voyage puissent continuer à parcourir monts et ruisseaux. Des lignes noires et blanches parcourent ce panneau de bois. Des zones plus ou moi s ombragés se révèlent à vos yeux.

[Ceci est le premier des moyens mis en œuvre par le Clown afin de percer votre personnalité. Ceci est une serrure, une clé qui permet à un inconnu rieur d’entrer et de violer votre intimité. Il vous faudra, pour participer à ces oraisons funèbres, dire ce que voyez au clair de l’astre argenté. Est-ce que vous voyez de bêtes et simples démons ? Est-ce que vous voyez des parents décédés ? Des faits dont la simple vue vous répugne ou réveille ce sentiment de honte et/ou de culpabilité ? A vous de livrer, bien que sommairement, à cette planche de bois…]

Au comptoir, un être dont les traits sont informes. Seuls quelques éléments vous sont caractéristiques à tous. Un grand et large sourire. Du maquillage mal apposé autour de deux petits yeux à la lueur peu reluisante. Peut-être une cicatrice… Peut-être un reste d’une éclaboussure de sang… Cet être est là pour vous faire payer l’entrée à son domaine. Mais non avec quelques pièces d’or ou d’un quelconque minerai. Non, cela n’a aucune valeur à ces yeux joueurs. Ce qu’il veut, c’est une partie de vos peurs. Quelque chose avec quoi il pourra se nourrir et jouer de vos âmes. Un moyen de créer un fil entre le marionnettiste et sa poupée. Un moyen de tension et de manipulation perverse. Il vous faudra donc vous livrer, de la manière que vous le voulez, dans le style que vous désirez. Mais il faudra mettre à nu une de vos peurs, de vos phobies. Quelque chose dont vous n’êtes pas fier…