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 [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant.

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Psyché Morbide
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Psyché Morbide

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Humeur : Macabre.

[Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. _
MessageSujet: [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant.   [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. Icon_minitimeJeu 2 Juil - 1:37

CHAPITRE UN


[...] Elle n’entend plus, ne voit plus et pourtant elle ressent encore. Mais ce n’est pas la surface dure du sol de la cuisine. Ce n’est pas non plus le contact doux des draps du lit. C’est autre chose.
Elle entend, elle voit. Elle entend comme des voix criant à l’aide. Elle voit des ombres dans un paysage sombre et déchiqueté. Les ruines d’une ville. Les ruines d’une vie. Sa vie. Elle connait la voix qui appelle. C’est elle mais il est trop tard. Elle est passée de l’autre côté. Elle se lève et machinalement porte sa main droite à son cou. Elle n’a plus le couteau dans sa main et aucune entaille ne vient défigurer le grain de sa peau.
Autour d’elle tout n’est que ténèbres. Il fait froid. L’endroit est désert et le chaos formé par les ruines ne l’impressionne guère. Une impression de déjà-vécu. Un désir inconnu d’elle-même monte alors dans ses veines. Un désir fou, un désir à la saveur unique. Ce désir a pour nom : vengeance.



L'HISTOIRE COMMENCE...
Cette sensation est presque jouissive. Ce qu'elle sent couler en elle relève de la force pure, d'une puissance sourde et invincible, telle qu'elle n'en avait jamais ressentie auparavant : la sensation d'exister. Ce n'est pas sa mort qu'elle vient de vivre, c'est sa renaissance. Son nouveau corps est un prodige et son âme resplendit, d'une aura de reine impitoyable : Voici l'histoire de sa revanche.
Redressée, elle se demande ce qu'est ce monde, brumeux, sans horizon, et ce lieu nimbé de flou, d'étrange, ces murs surgis de vagues blanchâtres et traînantes ; il n'y a pas un bruit. Seuls, sa respiration, lente, et les mouvements de son corps fraîchement intégré. Même le ciel semble ne pas exister, ni même aucun endroit en-dehors de celui-ci : le lieu semble comme un dessin flottant, seul au milieu d'une page blanche et sans attachement extérieur. Une terre errante, nomade, dont l’histoire se serait soudain arrêtée au moment où la dernière existence y était morte. Sa présence ici était une intrusion, le geste troublant un repos centenaire, millénaire, peut-être ; mais si pesant que le monde lui-même semblait une peinture figée, une description poussiéreuse d'un passé trop lointain, oublié. Sans musique, sans un sourire, sans haine.
Elle lève les yeux, indifféremment. Au-dessus d'elles, on survécues des croisées d'ogives ne soutenant plus que pour unique plafond, l'encre du ciel ; à l'intersection desquelles, pendante là comme un vestige insolite, une lampe, immobile, éteinte. Et, sous ses pieds, un étrange sol de marbre, fissuré et dévoré d'une végétation noire. Cette salle devait être immense ; le sommet d'une tour, peut-être. Elle-même c'est réveillée sur un piédestal, une surélévation, au centre, où gisent éparpillés des éclats de pierre, de diamants, peut-être, ou d'un granit magnifique, dans tous les cas.
Elle en descend les quelques marches, fait le tour de la pièce ouverte. Se penche par-dessus l'une des alcôves détruites, espérant apercevoir quelque chose qui pourrait rendre l'univers plus "définissable" ; un nimbe ténébreuse, seulement. A peine, un peu en contrebas, une esquisse rapidement abîmée d'autres ruines, d'un autre chaos, labyrinthique.
Au-delà du seuil de la pièce, par son unique porte, des vestiges. Les ruines silencieuses sont immenses, suggérant une bâtisse, peut-être un palais, où se croisent et s'entrecroisent arceaux, quelques dernières arches séculaires encore droites et des trumeaux aux fenêtres vides. Des pans de murs démolis, étranglés de longues glycines épineuses, des portes sans destination. C'est ici qu'elle s'arrête. Parce que le silence, soudain, c'est fendu d'une autre marginalité ; un violon. Un violon sans suite, aux notes écorchées, aux désaccords effrayants et grinçants, chef d'œuvre d'un amateur ou mieux : d'un enfant. Entre ses doigts, l'archet libère cette nature qu'il a de plus horrible, de désharmonieuse et de sale, un langage évincé, allant, virevoltant,détruisant toute mélodie et achevant la possibilité du rythme. Tantôt lent, tatônnée, tantôt fuyante. Il caresse les cordes et finalement, s'énerve, les appuient et leur retire ce qu'elles ont de plus effrayant, d'insupportable. Un croassement d'oiseau, étranglé et se réétranglant.
Un violon. Il était possible de briser la mort surnaturelle des lieux. Le tombeau est bruyant, les notes posées sur les épitaphes sont un requiem diffamatoire et informe. Ton cœur bat. Tu sens ton cœur qui bat. C'est sûrement l'essentiel, mais tu t'obstines. Que vas-tu faire, Eve?


Dernière édition par Psychée Morbide le Sam 4 Juil - 22:23, édité 3 fois
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Eve Milton
Chasseresse.
Eve Milton

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[Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. _
MessageSujet: Re: [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant.   [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. Icon_minitimeVen 3 Juil - 16:10

Ces notes, ce crissement, ce bruit absurde. Assez !!! Le rythme disharmonieux, les notes fausses et les cordes pincées jusqu’à l’extrême de leur potentiel finissaient par produire une musique infernale, insupportable même pour des oreilles peu mélomanes. Ce son rendait fous ceux qui l’écoutaient trop longtemps car ils vrillaient l’esprit et le tourmentait en des douleurs insupportables. Eve crut qu’on lui enfonçait des aiguilles dans le cerveau et posa ses mains sur sa tête.

A l’entrée de cet édifice dont elle ne savait s’il s’agissait des ruines d’une cathédrale ou d’un palais, elle voulu hurler sa douleur mais soudain son esprit se rebiffa. C’était encore accepter la soumission à un être ou à une souffrance mais la soumission. Non, plus jamais elle n’accepterait ça ! Son cœur battait, elle en était sure et s’il battait c’était pour qu’elle vive enfin autre chose. Une autre vie dans laquelle ce serait elle qui persécuterait, qui dominerait et qui humilierait. La vengeance est un mets délicieux mais consommé trop rapidement, il devient un poison et ce poison inondait ses veines, circulait dans tout son corps.

Et soudain l’affreux crissement du violon se fit caresse. Et le bruit devint un son mélodieux. Eve enleva ses mains de sa tête, fixa un point sur un horizon incertain et ferma les yeux. Elle se mit à apprécier la musique qui ne venait de nulle part. Ce violon existait-il vraiment ? Etait-ce une hallucination ? Peu importait de toutes façons puisqu’elle venait de trouver son emblème, son drapeau. Cette musique, elle voulait qu’elle l’accompagne, la précède partout où elle irait. Elle voulait que cette musique inspire aux autres la même horreur et la même douleur qu’elle lui avait infligée. Elle serait son annonciatrice. Ce violon serait son inséparable compagnon. Mais suffisait-il de vouloir pour pouvoir en ce monde ? Elle sortit de l’édifice. Autour d’elle le même chaos ténébreux qu’elle avait entrevu d’en haut. La musique était toujours là. Elle tourna la tête plusieurs fois, cherchant à savoir d’où elle provenait sans y parvenir réellement. Elle avança sur un chemin poussiéreux, où s’étalaient souvenirs, regrets et remords de millions de défunts. Elle pouvait presque sentir leurs larmes et leurs souffles désespérés au fur et à mesure que ses pieds foulaient le sol. Elle se sentit forte. Elle n’était pas un souvenir. Elle était vivante, tellement plus vivante que dans l’autre monde ! Elle marchait de plus en plus vite à la recherche de la musique. La cherchait-elle réellement ? Elle la suivait davantage pouvait-on dire. Elle l’avait apprivoisée et se sentait soutenue par elle. Par où commencer ? Où aller ? Que chercher ? Qui chercher ? Lui bien sûr… et lui faire payer au centuple. Au loin, les formes de quelques habitations se dessinaient. Pas vraiment des ruines mais clairement délabrées. Cela ressemblait bien à ce qu’elle avait été.

Elle pris cette direction et au fur et à mesure qu’elle s’approchait des édifices, la musique s’éloignait et une lueur grandissait par les ouvertures. Elle sentit une présence. Furtive, légère, insaisissable. Elle continua et entra dans la bâtisse la plus proche. La porte s’ouvrit sur une pièce vide, à peine éclairée par un feu dans une cheminée haute comme trois hommes.
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Psyché Morbide
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[Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. _
MessageSujet: Re: [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant.   [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. Icon_minitimeDim 5 Juil - 17:39

La maison, même vide et décrépie, semblait-il, vivait malgré tout. D'une vie étriquée, fragile et minuscule ; la cheminée créait les ombres et diffusait la lumière, vacillante, qui avait amenée Eve jusque-là. Les lignes tremblaient, les certitudes n'étaient plus définissables. Elle n'était pas seule - elle sentait quelqu'un, quelque chose, une ténébre rôdant parmi les ténébres.
L'escalier craque, se tortionne, marque des vides ou des marches brisées. A l'étage, la porte est défoncée ; même barricadée de l'intérieure, à force d'accumulation de meubles et d'objets, malgré leur masse imposante ont été détruis sur le passage d'une force inhumaine. Le couloir est encombré, tâché, malodorant, des bibelots, porcelaines, poupées, lames rouillées, couverts et débris de planches, lampes inutiles et chandeliers éteints, horloges cassées et toiles lacérées éparpillés, pêle-mêle, au sol ; grouillants d'insectes, de mouvements répugnants, bloquant toutes les portes. Seules trois d'entre elles, au fond, sont relativement libres d'accès.

Je la guette là où elle ne m'attendra pas. A un moment, dans un instant, derrière son épaule et lorsqu'elle frôlera une ténébre ; je serai le noir, métamorphosé soudain en bête. Un effleurement, un simple regard d'elle et je serai incontrôlable, excité de telle façon qu'elle ne tiendra jamais contre ma puissance impulsive, générée par ma famine.
Mon ventre appelle. Famélique, je me suis glissé derrière ses pas. Comment ne pas entendre un cœur battant d'une telle force, ni en sentir l'odeur? L'odeur humaine. Je suis impatient, je brûle de passer mes doigts dans ses cheveux et de la respirer, de faire revivre à mes sens le délice d'une chair vivante, tendre et fragile : déjà, je me sens revivre. A sa seule présence, dans son seul sillage, à la regarder se perdre et s'enfoncer un peu plus loin, où les pièges, les uns à la suite des autres, se refermeront sur elle.
Mon corps douloureux s'apaise, cultivant l'espoir soudain et violent d'une refructuation : depuis trop longtemps affamé, j'avais du consommer ce qu'il me restait de "réserves". Si elle monte là-haut, elle verra sûrement, sans forcément comprendre, se brisera d'horreur. Je me crispe. Impossible de battre des paupières, impossible de ne pas transpirer ou d'en détourner les yeux ; elle est parfaite, absolument parfaite. Déjà savoureuse, avant même d'avoir pris possession de son corps ; un met d'une finesse rare, un menu de choix. Je mangerais ce soir autre chose que de cette écœurante culture d'insectes.
Je me suis rétréci en attendant une venue pareille sur mon territoire ; je suis l'ombre de moi-même, dissimulé dans les ombres, l'âme vivante et maître des lieux. Jolie dame, tu viens de pénétrer dans mon garde-manger, à l'heure où ma faim est ma seule dictée. A la présentation d'une opportunité pareille, je ne réfléchis plus, je m'oublie et m'abîme : ma survie seule m'importe, et je n'ai plus de place à compatir. Mes forces sont diminuées, mais je ne sous-estime pas celles que me procureront ces mélanges d'affamement et d'instinct.
Mon violon t'a plu? Je t'en ferais goûter. Une musique d'enterrement, un requiem.
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Eve Milton
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Eve Milton

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[Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. _
MessageSujet: Re: [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant.   [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. Icon_minitimeLun 27 Juil - 12:40

Qu’est-ce que c’est ? Un frisson de peur ? D’angoisse ? De froid ? Non, ce frisson est celui de l’excitation. Oui, la peur m’excite et soudain une décharge d’adrénaline parcours mes veines et atteint mon cerveau. La peur devant cet endroit est devenue un carburant, une drogue qui me pousse à entrer davantage dans la pièce pour en explorer les moindres recoins. Je sais qu’il y a quelque chose, une monstruosité quelconque prête à me sauter à la gorge pour satisfaire je ne sais quel désir depuis trop longtemps en suspend. J’ignore ce que c’est mais j’ai déjà connu l’horreur à visage humain. Quel est le plus terrifiant ? La violence qui s’avance masquée, sans dire son nom et qui vous humilie jour après jour en vous disant « je t’aime » ? Ou celle qui jaillira bientôt en pleine lumière, qui me fera face et qui me dira « tu es à moi » ? La pire des deux n’est pas celle que ceux d’en haut croient. Je préfère être ici à me demander ce qui va sortir de l’ombre plutôt que de retourner vivre ce cauchemar éveillée.

Sous mes pas, le plancher en bois vermoulu craque à n’en plus pouvoir. C’est un bruit sinistre, inélégant mais qui sied bien à l’endroit où je me trouve. La feu envahit l’espace d’une lumière jaune-orangée qui contraste avec le gris et le noir du dehors. Et pour tant ce jaune donne une lueur maladive aux murs de la maison. Au-dessus de la cheminée, je distingue un cadre en bois blanc et à l’intérieur une photo en noir et blanc. Je m’approche et me hausse sur la pointe des pieds pour mieux la voir. Curieusement, je ne ressens aucune chaleur alors que je ne suis qu’à cinquante centimètres à peine de l’immense feu qui brûle dans la cheminée. Ce feu est froid ! Je regarde la photo. Ce que je vois me fait hurler. Lui… Lui et moi main dans la main le jour de notre mariage. Ma robe qui dessine si bien mon corps me met en valeur et lui rayonne d’une dangereuse beauté. J’attrape le cadre et le jette par terre mais il ne casse pas.

Non ! Non ! Non ! Je ne veux pas ! Je ne veux plus jamais le voir !! Crève donc pourriture ! Meurs dans d’atroces souffrances !!

Je jette brutalement, presque hystériquement le cadre dans le feu froid et je vois la photo s’embraser et disparaître dans une odeur épouvantable. Je suis à genoux, essoufflée par la violence de ma réaction. Des larmes apparaissent au bord de mes yeux. Je veux le tuer de mes propres mains, brûler une photo ne me suffit pas. J’ai besoin d’accomplir un acte autre que symbolique. Je me suis assise à même le sol pour reprendre mes esprits. De toute façon, il n’y a pas de mobilier ici. Un souffle parcourt la pièce et me fait relever la tête. Un escalier décrépi et à moitié effondré semble mener vers un étage encombré. Qu’y verrais-je si je monte ? Qui vais-je rencontrer cette fois ? Je me demande si cette maison n’est pas une sorte d’initiation, un passage obligé, un test pour vérifier mes capacités à rester dans ce monde et à en devenir la chasseresse, celle qui incarnera la vengeance toujours inassouvie.

Un voile passe devant mes yeux et disparaît au même moment. Y’avait-il un visage ? Impossible de le savoir mais dans la seconde qui suit je suis debout prête à affronter cette… chose. Je suis à ma place dans ce monde et je vais lui prouver.
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[Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. _
MessageSujet: Re: [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant.   [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. Icon_minitimeVen 18 Sep - 2:01

Je suis derrière elle. Un souffle dans sa nuque, des doigts languis dans son cou. J'essaierai de parler, malgré mes paroles qui toujours se râlent sans être distinctes ; le désavantage du corps étriqué. J'ai l'âme en lambeaux, mais la chair forte. Je la sens comme un taureau, prête à foncer, tête baissée, là où il ne parait n'y avoir qu'un mur de pierres ; elle s'en délecte. Elle prend plaisir à cette situation, sûrement par désespoir, parce qu'elle n'a rien à perdre et tout à prouver ; je la sens dangereuse. D'une volonté contre laquelle on se brise.
Je suis apparu sur la note salée de mon violon, une note tendue, désaccordée, insupportablement criarde. Au moment de me révéler, j'ai senti qu'elle savait ma présence. Et elle a deviné, oui : cette maison, c'est elle. Je suis elle. Je suis ces peurs, ces faiblesses, sa propre horreur, tout ce qu'en elle-même elle avait auparavant eu peur d'affronter.
J'ai le visage de ton horreur, Eve.


Eve. Eve, comme la première de toute les femmes, celle qui jadis, plongea le monde dans le péché, le chaos, la rancoeur. La mère impure, objet, la sage, prudente et candide, méprisée de Lilith... Eve. Eve, te rebellerais-tu? Tu devrais être en train d'expier tes péchés plutôt que t'aventurer dans les maisons vagues, Eve, tu devrais te repantir de ta faute et te punir d'avoir succombé aux Tentations...

Je ris. La coïncidence est parfaite, et Eve pourtant à l'opposé des rumeurs bibliques qui courent, de certains côtés de certains miroirs.
Elle ne m'a pas vu arriver, une fois encore. Je pourrais être un serpent.
Mes doigts se sont resserrés, étranglant la chair nue de son cou, soupirant à son oreille les paroles venimeuses et une haleine fétide, de pourri et de cadavre...

Eve, dois-tu renier Adam? Tu devrais plutôt t'excuser de l'avoir arraché à son paradis...

Elle peut sentir mon sourire... Un souffle et je disparais, de nouveau. Je suis un jeu de cache-cache, un tourment de ton âme. Qui sait, peut-être une de tes imaginations... Eve reste forte. Elle a changé d'une manière incroyable. Elle se retourne : je lui avais échappé mais cette fois-ci, mon visage ne lui échappe pas. Je suis un corps assis au fond du couloir, dans un vieux fauteuil défoncé et déchiré. A moitié dans l'ombre, il ne ressort de ce singulier clair-obscur que mon sourire, narquois, méprisant, et joueur.
Alors, Eve? Quel effet cela fait-il, de se retrouver face à ce qu'en soi, on cachait de plus profondément? Face au cauchemar que l'on ne souhaite plus jamais avoir, à l'ange tombé que jamais l'on ne veut rencontrer, notre Satan personnel, le visage de nos angoisses, de nos terreurs, celui qui au seuil des Enfers attend de châtier l'innocence...
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[Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. _
MessageSujet: Re: [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant.   [Eve] Scéne Premiére. Le Violon Sanglant. Icon_minitime

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