(ANTI)MONDES
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 [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé.

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Psyché Morbide
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Psyché Morbide

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Humeur : Macabre.

[L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. _
MessageSujet: [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé.   [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. Icon_minitimeVen 3 Juil - 16:38

CHAPITRE UN


[...]
Il se redresse péniblement. Les souvenirs affluent alors, son nom (je m'appelle...oui...), mais surtout La Fille, son visage enfantin, son corps délicieusement féminin (je l'aimais), son caractère de feu, sa détermination infaillible, ses adorables et terribles colères, son regard qui aurait fait baisser les yeux à un taureau (je l'aime)...mais comme quand on tente de se rappeler un rêve, les bribes de sa vie passée s'enfouissent dans les profondeurs de sa mémoire, hors des terres de la conscience. Tout sombre dans l'oubli, et bientôt il n'est plus que l'écoeuré.

(L'écoeuré...je suis l'écoeuré)

Il se lève, et se met en marche (Vers où ? Quelle importance). Sa bonne vieille compagne, la douleur rongeuse, la parasite de l'âme, est revenue. Il sait désormais que même la mort ne peut la faire cesser.

Mais il ne se souvient plus du visage de l'Aimée. Une immense lassitude l'envahit. Que lui importe ce nouveau monde ? (Antimonde). Il a perdu son coeur. Il a perdu ses souvenirs. Il l'a perdue, Elle. Quelle est donc cette force qui le fait encore marcher ?

(Il y avait un visage, de l'autre coté du miroir...)



L'HISTOIRE COMMENCE...
Bientôt, la brume blanchâtre qui cernait tout décor se découpe en arrière-plan, et apparaît le plus inattendu des décors : une église, empalée d'un arbre gigantesque, là où rient d'autre ne vit ni ne bruisse plus qu'un effleurement du vent. Le tronc, grand nu tordu et tortionnaire épinglé sous le ciel, déployant d'impressionnantes racines et une ramure osseuse, est comme une main aux doigts multiples refermée sur la bâtisse et la retenant prisonnière : un arbre parasite. Sur ses branches, des colonnes d'innombrables corbeaux, sans un croassement, sans l'ombre du moindre geste. Ils doivent être cent, deux cent, peut-être. Et en-dehors de ça, rien ; que ce couple étrange, d'amoureux transis et ambigus.
L'écœuré contemple. Il fait froid, ici, malgré que cette fraîcheur ne soit qu'une caresse. Se sent-il apaisé, pour autant? Même sous le toucher d'une déesse, incluse et transcendée en courant d'air ; le guide insolite, une poussée vers l'avant. L'église se rapproche, l'arbre grandit. La porte est ouverte, et le vent t'y pousses : comme une main posée sur ton épaule, la présence invisible, mais qui cependant te dépasses. C'est là-dedans que doit se jouer ton histoire, jeune homme. Là où les âmes se taisent, où l'on célèbre la naissance, l'amour et la mort. La place d'honneur aux pôles essentiels de ton existence. Ta vie commence, se fait puis s'y termine. Aujourd'hui, les invités sont habillés de noir, et leurs visages, voilés.
Ils ne te regardent pas ; je ne sais pas où ils sont, en réalité. Ni où toi tu es. Il n'y a pas de continuité, ici : l'espace est un dépôt, où s'accumulent les souvenirs et les imaginations. Où tout se confond, tout est posé l'un par-dessus l'autre : l'heure, et les dimensions. Ils vivent peut-être dans un autre temps. Autre part. Peut-être pas ici.
Et malgré ça, tu entres. De l'intérieur, l'église semble presque plus grande que l'espace qu'elle semblait pouvoir contenir, vu de dehors. Une lumière terne filtre par les vitraux, baignant la nef d'une couleur de larme ; les membres de bois étranglent les colonnes. Fleurissent des couronnes d'épines, violant les statues, penchées hautes au-dessus des têtes. Et là où normalement s'occulte un plafond n'était qu'entremêlage de flore ; fleurs cannibales, ronces épaisses, racines cassées. Autant de serpents figés.
Les bancs ne sont pas vides.
Tu les vois, de dos, ces intrus immobiles, tous de noirs vêtus. Ils remplissent les bancs de la salle. Ils n'ont pas tourné la tête, à ton entrée, ils n'ont même pas semblé t'entendre ; ils restent absorbés dans leur peine. Têtes baissées, mains jointes, les visages impossibles à saisir. Pas un sanglot, mais leurs doigts liés s'arquent et s'arrachent, mélancoliques, ou furieux. Un vieil homme arqué, les bras jusqu'à terre. D'autres têtes, floues, levées vers les cieux. Des vestes noires, cravates noires, chaussures noires. De jeunes gens. Une femme de porcelaine, sous un chapeau, un peu à l'écart. De l'abattement. Clairsemé des deux côtés de l'allée.
Au bout de laquelle, l'autel. Tu ne comprends pas, pas tout de suite. Tu dois d'abord t'approcher. Un cercueil est ouvert, un être, dont tu ne distingues pas (encore) l'identité, allongé à l'intérieur.
Et là-haut, Dieu, ou n'importe quel autre dieu, te regarde. Le regard vide. Et indifférent.
Le début de l'automalédiction ; Approches. Viens que je t'écœure, un peu plus.
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L'écoeuré
Oiseau de Malheur
L'écoeuré

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[L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. _
MessageSujet: Re: [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé.   [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. Icon_minitimeMer 8 Juil - 19:21

Comme dans un songe, il s'approche du cercueil. Son regard vide détaille la créature qui s'y repose. C'est vivant. Cela semble assoupi. L'humanoïde (il vient de bouger, non ?) est vieux. ça saute aux yeux, c'est vieux comme le monde, au point qu'il n'est plus possible de l'appeler "humain", au point que le simple fait de le regarder est douloureux. Il pourrait tomber en poussière au moindre souffle de vent, semble-t-il.

Une intuition saisit alors l'Ecoeuré (Malsain), qui recule d'un pas. (Cet homme est le ver dans le fruit) Au même instant, la créature ouvre brutalement les yeux. Un regard fou. Un regard d'une vie, d'une fureur telles que l'Ecoeuré en est étourdi. Il plonge dans les iris que le vieillard braque sur lui (Je n'arrive pas à...de quelle couleur sont ils ? noirs ? rouges ? bleus bombardier ?)

Certains prieurs se mettent à pleurer, l'un d'eux semble vouloir se mettre debout, sans toutefois y parvenir. (Cet homme ronge les énergies de cet endroit)

- Belle intuition, jeune homme. Mais elle est en partie erronée. Il est insultant de me voir confondu avec un humain.

La voix est électrisante, et sort l'Ecoeuré de sa torpeur. Les joues du vieillard, jusqu'alors d'un gris cadavérique, commencent à rosir.

- Haaa...délicieux...votre douleur est de loin la meilleure que j'aie goutée depuis plusieurs siècles
- Ma...douleur ? Je vous demande pardon ? Qui êtes vous ?
- Mon nom ? Lequel désirez vous connaitre ? C'est que j'en ai une multitude...

Un léger sourire fleurit sur les lèvres de plus en plus rouges du vieillard (est-il vraiment aussi vieux ? Sa peau est moins ridée que ce qu'il me semblait)

Soudain, le cercueil est vide. Le vieillard (plusieurs siècles ? Il a bien dit siècles ?) est debout, dans le dos de l'Ecoeuré (quand a-t-il...?) et reprend sa conversation :

- Les noms sont sans importance, ici. D'ailleurs il me semble que vous même avez perdu le vôtre. Mais pour faciliter nos relations, je vous suggère de m'appeler Barlow. J'aime assez ce nom, il est proche du mien.
- ...Très bien, Monsieur Barlow. Que disiez vous, tout à l'heure, à propos de ma douleur ? Quel est cet endroit ? Savez-vous comment j'ai atterri ici ?
- Intéressant. Il semble que le passage ait affecté votre mémoire. Mais le contrôle n'en sera que plus aisé. Voyez vous, très cher Ecoeuré, cet endroit était autrefois un lieu de culte. Les humains venaient ici pour supplier leur faux dieu d'atténuer leurs peines. L'endroit rêvé pour un Amroth, en somme.

Parfois, quand la réalité vacille, l'esprit humain se protège en refusant tout simplement les informations dérangeantes. Un élastique, quelque part, commence à se tendre entre l'implacable existence de cet Antimonde et le déni de l'Ecoeuré. Il y croit sans y croire. C'est pourquoi, au lieu d'être frappé par l'horreur de la compréhension, tout ce qu'il arrive à penser c'est :

(un Amroth ?)


- C'est le nom que se donnent ceux de ma race. Dans votre langue, ça pourrait se traduire par "Mangecoeur".

(Attendez...il a lu dans mes...)

- Evidemment, jeune homme ! Elles sont mêlées à tant de souffrance que vous n'avez aucune chance de me dissimuler quoi que ce soit.

- Mais...comment...qui...

Barlow, dont les cheveux passent lentement du blanc neige au noir corbeau, offre à l'Ecoeuré un épouvantable sourire (Ses dents...), puis lui rit au nez.

- La vivacité d'esprit n'a pas l'air d'être votre point fort, mon cher. Je vais éclairer votre lanterne : Cet endroit est sous mon contrôle. Ces pitoyables prieurs sont mon bétail. Leurs lamentations, leurs tourments, leur moindre larme sont autant de nourriture pour me maintenir en vie, et alimenter mes pouvoirs. Leurs esprits inférieurs sont tellement saturés de tristesse qu'aucun d'entre eux ne peut s'échapper. Et vous, jeune Ecoeuré, êtes un met de choix. Vous semblez souffrir mieux que n'importe qui.

L'Ecoeuré reste un instant sans voix. Il ne sait pas s'il doit croire ce que lui raconte le vieillard. (Vieillard ? Il n'a pas l'air de dépasser la cinquantaine) Mais ce qu'il sait, c'est qu'il va laisser là ce vieux fou, et quitter cette église qui le met mal à l'aise.

- Mais c'est là que ça devient amusant, jeune Ecoeuré. Il est vrai que je ne pourrais pas vous suivre au dehors. Mais je suis le maitre de ce lieu. Je suis le nouveau dieu de cette église ! Et même si vous étiez assez robuste, même si vous pouviez vous arracher à mon emprise, vous ne le voudriez pas.

Panique. L'Ecoeuré vient de réaliser qu'il lui est effectivement très difficile de bouger les pieds. Au prix d'un énorme effort, il avance pourtant d'un pas vers Barlow, et se concentre pour ne pas trahir la peur qui commence à remuer dans ses entrailles. Et l'élastique se tend dangereusement.

- Ah oui ? Et pourquoi pas ?
- Mais parce que j'ai quelque chose qui vous appartient, voyons. Vous avez bien perdu votre coeur, n'est-ce-pas ? Eh bien si vous voulez le récupérer, et je lis en vous que c'est le cas, vous allez devoir rester ici le temps de jouer à petit jeu avec moi. Si vous me battez, vous aurez votre lamentable coeur. Mais vous perdrez, inévitablement, je vous briserai, et vous viendrez agrandir mon troupeau. Qu'en dites vous ?

(Il a l'air terriblement sûr de lui...)
(c'est qu'il ne veut pas montrer qu'il a peur)
(Ce n'est qu'un vieillard)
(C'est un démon)
(Je n'ai rien à perdre)


Barlow tend la main gauche vers l'Ecoeuré, et dans sa paume totalement lisse repose un organe palpitant. L'élastique, quelque part, se brise. La folie n'est pas loin.
(Impossible...)
Il croit pourtant entendre un écho de souvenir, un de ses souvenirs perdus, qui lui susurre que quelque chose cloche. Plus exactement, tout cloche, depuis sa non-mort. Mais là, ça ne va plus du tout. Barlow ne peut pas avoir son coeur, puisqu'il se l'est lui même (Arraché)...il ne sait plus. La pensée (Arraché !) n'aboutit pas. Barlow a son coeur, voilà tout. Il rassemble ses dernières forces dans sa voix pour donner la seule réponse possible :

- J'accepte le duel, Barlow !
- Quelle fougue, jeune Ecoeuré ! Le jeune chiot voudrait dévorer le tigre ? Eh bien voilà qui scelle notre pacte ! Que le plus fort d'entre nous l'emporte.


Dernière édition par L'écoeuré le Jeu 9 Juil - 9:04, édité 1 fois
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[L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. _
MessageSujet: Re: [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé.   [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. Icon_minitimeJeu 9 Juil - 3:25

Il se démaquillait doucement de sa vieillesse et paraissait même acquérir, également à la progression de son rajeunissement, une certaine et piquante beauté, qui aurait pu être comme une voix trop aiguë. Était-ce le Diable? L'hypothèse aurait été émettable depuis le monde originel de l'Ecoeuré. Mais ici, malgré l'inhumanité certaine du personnage, Diable ou pas l'homme demeurait d'une parfaite aura de malsanité et... d'écoeurance.

L'Ecoeuré :
- Que voulez-vous? Pourquoi ça?
Barlow :
- ...Pourquoi cette mutilation? Par... Jalousie? L'appât de la mortalité? Chantage, peut-être? Ou simple sadisme? Le sang, le pouvoir. Ou simplement ta peine... Allons, regardes-moi, petit...

La conclusion fut effroyable. Au terme de sa transformation, lorsque l'Ecoeuré trouva son regard, il crut être scié sur place. La mise en scène était celle, exacte, d'un cauchemar : tout se mélange. Plus rien ne semble avoir de sens, plus rien n'obéit aux règles habituelles. Les lieux, les gens changent, il est possible de mourir mille fois de tortures et d'horreurs. L'Ecoeuré était un cloué sur place, dans tous les sens du terme :

- Barlow! Vous êtes...
- Je suis toi.

Il était lui. Le même visage, un reflet exact au sourire viscéral et amusé de l'effet qu'il produisait. Le crime de Barlow était monstrueux : il avait volé l'Ecoeuré, intégralement. Inspiré de son corps, il avait prit son cœur et copié son âme. Il avait un nom - le sien? - il avait prit à l'Ecoeuré tout ce que le jeune homme avait de plus cher ; ce qui lui permettait de vivre et de se reconnaître. L'Ecoeuré, si Barlow gagnait cette partie, disparaîtrait dans la limbe originelle, le néant, là où rien n'existe et tout reste à créer. Il retournerait à l'état premier de matière, dénudé de toute personnalité, de tout souvenir, de son âme. L'idée était inconcevable. Horrible. Barlow l'effaçait.

- Héhé, je suis heureux de mon petit effet de surprise. Saisissant, n'est ce pas? Nous serions presque... confondables. Jumeaux. Une réplique indiscutable.
- ...
- Notre jeu, mon cher et tendre, sera risqué. Mes conditions sont simples : si tu réussis, je te rendrais ce qui t'appartiens. Si tu perds, cher, Ecoeuré... (Et à ce moment-là, les doigts de Barlow, avec la soie des chairs juvéniles, caressa avec douceur la gorge de sa victime)...Si tu perds, tu es à moi. Tu es mon repas, mon dernier ingrédient avant que je ne recouvre la totalité de mes forces.
Si tu échoues... Tu n'existes plus.

(Soupir.)
Si tu savais... (Maintenant, il a enfouit son visage dans les cheveux de l'Ecoeuré ; il en respire l'odeur avec plénitude, paupières mi-closes, comme s'il jouissait d'un parfum désirable et alléchant)...Depuis quand je t'attendais. L'éternité semble si longue, lorsqu'on ne s'amuse plus, lorsque notre corps n'est qu'un... demi-corps... Une atrophie inutilisable. Tu étais l'individu idéal pour accomplir les derniers sursauts... Sois-en sûr, mon tendre. Nous allons bien rire, toi et moi. Essaies de t'échapper ou de te dénigrer à ton but, et la farce deviendra guillotine. Ton cœur n'est pas la seule partie de toi que je tiens en otage, petit...

Il lui fait face. Se regarder soi-même dans les yeux et voir notre reflet nous enlacer est un cauchemar. Il désigne ses yeux, et son rire devient dément, déplacé dans un tel lieu.

- Oui, nos yeux. J'ai procédé à une petite... chirurgie, en même temps que je m'occupais de ton cœur. Nous sommes liés. J'ai remplacé l'un de tes yeux par l'un des miens : Je peux voir à travers toi. Je peux saisir tes pensées. Tu es désormais un livre ouvert ; tu ne peux me cacher ni faits, ni gestes. Je te regarde. Je te guette. Partout où tu iras, petit... Je serais là. Comme un insupportable remord.

Jeune et vieillard impitoyable. Un prédateur, pontife arachnéen, grinçant avec parcimonie et élégance. L'organe palpitait, parfait chronomètre du jeu, décompteur des secondes et qui désormais, ordonnait le temps à son propre rythme.

- Qu'attendez-vous de moi, monstre...

Sa voix s'effaçait en un murmure, qui pourtant résonnait en cri. Il perçut, derrière lui et sans même avoir à tourner la tête, un mouvement dans l'assemblée ; un frisson, peut-être. Ils n'avaient pas bougés, mais comme des plaintes lugubres s'échappaient d'entre les lèvres figées. Des psaumes, peut-être. En l'honneur de celui qui les dévorait malgré eux? Pauvres créatures. Barlow exultait. Ses ongles étouffant légèrement le cœur vivant, entre ses paumes.

- Quelque chose de, littérairement, très simple. La pièce manquante. L'Apostrophe ; l'Apostrophe, des 'Albâtres Convoités... Dans la Sublime Candeur. L'Apostrophe scellant les dilatations et les fissures... Invitant à tous les extérieurs. Jeune homme... Ramènes-moi l'Apostrophe. Au plus vite. Si tu réussis, ton Cœur te sera rendu. Je te le céderai sans discussion.
- L'Apostrophe?
- L'Apostrophe. La sans-définition. Elle est tirée d'une très ancienne histoire... D'un vers qui n'est plus explicable. D'un vers dont seuls quelques êtres en ce monde seraient capables de ne serait-ce que lire. Tu n'as besoin de rien savoir d'autre que ceci ; cherche les Anges. Ils ne s'allient qu'aux pleureurs et les pleureurs seuls savent ce qu'il en est d'eux. Ce sont de très anciens poèmes, dont la sagesse, pourtant, n'a point d'égal. Cherche les pleureurs, les anges viendront. Les anges sont en route...
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MessageSujet: Re: [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé.   [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. Icon_minitimeJeu 9 Juil - 14:14

brumes, confusion.

L'Ecoeuré reprend ses esprits sur le pas de la porte de l'église. Porte qui est désormais obstinément close. Il est seul.

[pas seul, mon petit, je suis toujours avec toi]

L'Ecoeuré regarde pensivement l'étrange bâtisse hybride, l'arbre parasite, et réalise qu'il est infesté, lui aussi. Barlow est en lui, odieux marionnettiste.
Il s'assoit à même le sol.

(Je suis perdu...comment puis-je encore vivre sans coeur ? Je devrais déjà être en train de pourrir...récapitulons : je ne sais ni où je suis, ni qui je suis, ni ce que je vais faire. Essayer de récupérer mon coeur ? Mais je ne sais même pas ce que je dois lui donner en échange, et encore moins où le trouver)

[où LA trouver. L'Apostrophe. Tu n'as pas à savoir ce que c'est. Je vais te guider, tu iras affronter les Anges, et tu me l'apporteras. Mais tu dois te hâter, car je continue de me nourrir de toi, et je ne peux stopper le processus]

(Pourquoi l'écouterais-je ? Mon coeur n'est pas si important, après tout. La seule chose qui avait de l'importance c'est...je ne sais plus. Etait-ce une femme ? Quoi que c'était, je l'ai perdu. Pourquoi ne pas rester ici, et le laisser me dévorer ?)

[La promesse est scellée. Tu n'as pas le choix. Lève toi, maintenant, et marche]

L'Ecoeuré se lève, et marche. Longtemps. La tête vide, le regard mort. Il sent que ses forces sont peu à peu englouties par la détresse, et que la détresse s'enfuit hors de son corps, comme un fil d'Ariane qui part alimenter Barlow. Il le sent se délecter de son mal-être, il l'entend lui murmurer à l'esprit, ronger sa volonté...

[L'Amour n'existe pas. Dieu n'existe pas. L'Homme n'existe plus. Ici, il n'y a que les bêtes, les démons, et les anges. Non pas que l'homme ait jamais été autre chose qu'un animal, de toutes façons...]

Il voudrait fermer son esprit mais n'y parvient pas. Il se sent faible et malade.

La nuit tombe. Les ombres se superposent aux ombres. Les bruits semblent s'amplifier, à mesure que la vue s'estompe. Les arbres, tordus et noueux, sont de plus en plus nombreux autour de lui. L'Ecoeuré devine qu'il s'enfonce dans une forêt. Une forêt d'arbres griffus, torturés, qui poussent des hurlements de douleur silencieuse. Le désespoir le submerge à l'instant où le dernier rayon de lumière disparaît dans la brume. Et Barlow qui continue sa litanie :

[Tu es loin de ton monde, tu es loin de tes amis, de ta famille, de tous ceux que tu aimais, tu n'as plus rien, plus personne, plus que moi, moi, tu es seul avec moi. Moi. Moi, et toi...]

Cette fois il en est sûr : quelqu'un ou quelque chose le suit. Il l'aperçoit presque du coin de l'oeil. Un bruissement sur sa gauche, une branche qui craque à sa droite, mais le pisteur reste toujours hors de son champ de vision. Il a beau fouiller les ténèbres, chaque ombre lui semble suspecte mais il n'identifie pas son poursuivant.

[Utilise mon oeil, bougre d'idiot !]

Tandis que Barlow prononce ces mots, un mécanisme secret se déclenche dans la tête de l'Ecoeuré. Il ferme son oeil authentique, ne gardant ouvert que celui imposé par l'Amroth. Le monde s'emplit de sensations nouvelles. Il VOIT pour la première fois, peut être. Il voit comme en plein jour, il voit loin et clair, il voit le loup qui le suivait. Un pauvre loup gris, à la fourrure miteuse, la peau sur les os. Il voit la chaleur qui émane de leurs deux corps. Et surtout, il voit la peur du loup.

Estomaqué par ce soudain changement, il ne réalise pas tout de suite que le loup passe à l'attaque. Maintenant qu'il se sait repéré, il ne peut rien faire d'autre qu'abandonner la traque, ou tenter le tout pour le tout. Mais l'Ecoeuré n'est pas au bout de ses surprises. La voix de Barlow s'élève dans sa gorge, brûlant ses cordes vocales, forçant ses lèvres, résonnant douloureusement dans l'émail de ses dents. La voix tonne :

- ARRIERE, LOUP ! CET HUMAIN EST MA PROIE. LAISSE LE EN VIE !


puis, aussi brusquement que c'était arrivé, tout disparaît. Les ténèbres reprennent leurs droits, la voix se tait, l'oeil de barlow s'éteint, et se met à émettre des ondes de douleur comme s'il était rempli de plomb en fusion. L'Ecoeuré se casse en deux pour vomir et distingue à peine, à travers les larmes, le loup qui s'enfuit.

[Tu n'es pas encore adapté pour accueillir mon oeil. Mais ton cerveau va se modifier en conséquence. C'est une des particularités de ton espèce, le cerveau évolutif. Cela te causera d'affreuses migraines, mais ça ne te tuera pas. Maintenant marche, petit humain, marche donc, le temps presse]


Dernière édition par L'écoeuré le Jeu 9 Juil - 23:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé.   [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. Icon_minitimeJeu 9 Juil - 21:42

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MessageSujet: Re: [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé.   [L'Écœuré] Scène Première. Le Cœur Volé. Icon_minitime

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