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 [Lery/Syra] Scène Première. Décapitations.

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Lery/Syra



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[Lery/Syra] Scène Première. Décapitations. _
MessageSujet: [Lery/Syra] Scène Première. Décapitations.   [Lery/Syra] Scène Première. Décapitations. Icon_minitimeSam 4 Juil - 6:04

Suspendu à ses lèvres, ce n'est pourtant pas un baiser qu'il retire en réponse ; plutôt un gémissement. De douleur. Et, déjà, sous ses doigts, il sent son corps glisser, échapper à sa paume et naître le vide. Sans parvenir à émerger suffisamment pour sauver la mise ou même comprendre ; la déchirure est brutale. Son cœur se froisse, s'arrache en morceau, fond en lui-même. Sa raison lui échappe. La déesse bienveillante, qu'il avait vu se pencher sur lui, a écorché sa peau, feintant la caresse. Et quelque chose vient de se briser. Sous ses doigts, là où il n'y a plus rien que des mouvements aux destinées insaisissables, des cris étouffés, un soupir ou une plainte ; la fée endormie contre lui n'est plus. Il a beau essayer de briser sa torpeur, son inébranlable fixité, impossible de rattraper les choses et d'émerger du sommeil. Glacé dans une mort tranquille, dont il ne veut plus. Sa peau est accrochée à l'autel, son esprit forme le nom qu'il ne peut prononcer : Syra. Syra. Ils se brisent tous les deux en s'arrachant l'un à l'autre. De l'un à l'autre, les hurlements ne se prononcent pas. Leurs bouches gelées feignent l'indifférence. Lery, à peine ressuscité, saigne.
Un étau c'est resserré sur sa gorge, les ongles profondément enfoncés dans sa chair, avec l'exacerbation d'une lame. Une autre main c'est mise à fouiller son corps, arrachant la chemise, griffant les membres. Il sent un souffle le parcourir, un souffle puis un visage. Des visages. Il s'en tient plusieurs, penchés sur lui, des silhouettes qu'il ne définit pas, aux faciès encore brouillés par sa trop récente émergence.
- C'était une bonne idée, Karnstein. Une très bonne idée.

Demort sourit comme un dément. Il a les yeux rouges, vitreux, du malade saoul et du tyran pervers. Il ne cligne plus des paupières, son regard se contente de rester fixe et de fusiller par sa violence. Rien, absolument rien n'est lorsqu'il regarde. Aucune vie n'est plus secrète, et tous les cœurs raisonnent.
Le dénommé Karnstein, lui, au contraire, semble impénétrable. D'entre tous, il est le plus grand, et le plus noble. Il regarde Demort ; le dernier des trois se recule. Il sait exactement à quoi s'en tenir, lorsqu'il s'agit de partage, des envies faméliques de Demort confrontées à la puissance de Karnstein.
Ce qu'ils s'apprêtaient à faire, aujourd'hui, relevait de la pure horreur et du pur désespoir. Beltharamus se tenait un peu à l'écart, sans pour autant pouvoir nier sa faim insatiable et le désir que, lui aussi, lui procurait la vue de ces chaires blanches, lisses et parfumées ; l'albâtre pur, des anges à peine fleuris et à la fraîcheur indiscutable. Les toucher n'avait fait qu'aviver sa faim.
- Tu n'es qu'un corbeau sans âme. C'est toi que nous devrions tuer, pas lui.
Karnstein ne prend même pas la peine de le regarder. Ses gestes sont secs, tendres. Il se penche sur le visage de l'ange, encore glacé, et tremblant.
Karnstein est beau. Lery le comprend rapidement : des traits aussi fins ne peuvent signifier qu'une seule chose. Pourtant, les yeux sembles voilés et abîmés loin, loin derrière ces paupières délicates ; c'est un sage. Un sage vicifié, un jour surpris par l'obligation de la métamorphose.
- C'est toi que nous devrions tuer, répète-t-il.
Mais il ne le fera pas. Karnstein avait du oublié ce que c'était. A revoir, à se rappeler, remontait le glaçon suffocant du passé, celui qu'il avait du enfouir sous les effluves de sang et de délectations cancéreuses. Il était de nouveau fasciné par cette image qu'il avait oublié et qui pourtant, n'avait jamais trouvé d'excellence égale. La pensée qui lui traversait l'esprit était d'une cruelle bienveillance. Demort ne lui servirait pas de festin ce soir.
Ces êtres candides ne méritaient pas la vie qui les attendait ici. Il était préférable pour eux - douloureuse conclusion - de mourir, avant d'être à leur tour, comme eux l'avaient été, empoisonné par l'air du monde, ici bas.
Ce n'était pas une bonne idée, qu'il avait eu, non. Il n'y penserait plus. Il interdirait à Demort et aux autres de refaire cela. Il fallait laisser dormir ces rêveurs, car tout retour à la réalité les tuait ; ils n'avaient nullement le droit de s'en prendre à de telles beautés, aux saints de pierre endormis...
Un instant, Lery lut ce doute vacillant. Mais Karnstein eut tôt fait de refermer les barrages de son regard, et se redressant, il n'exposait plus aucune sorte d'hésitation.
- Tuons-le. Maintenant.

Lery, pour la première de toutes les fois, sentit les larmes monter. Tout ceci remontait à bien trop longtemps.
Il entendit Demort jubiler. Karnstein fut d'une rapidité foudroyante : une seconde plus tard, un acier froid perçait son cou et fendait nette sa chair. Lery sombra.
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[Lery/Syra] Scène Première. Décapitations.

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