- « …Zénith crépusculaire, ombre d’un Néant primordial rémanent, charogne cosmique, pure volonté de vouloir le rien, ces mots ne sont qu’une consolation..,rien ne me formule ! » -

Peu m’importent les caprices morbides et ce désespérant ravissement dont ton âme, grotesque, me revêt pour appréhender ce qu’il lui est informulable. Peu m’importent aussi tes raisons d’exister ou de mourir. Cela n’a aucune importance. La Vie, la Mort…ces épiphénomènes n’en ont jamais eu. Tu dois tout désapprendre !
Dément, pour réaliser ma déité, je dois me rejoindre dans mon principe de négation absolue, m’annihiler dans un suicide métaphysique …j’ai du me penser comme existence.

- « …Je suis la haine venimeuse, le fiel qui m’empoisonne…! L’oblitération dans un abime irraisonnable qui se dégoute ! Je suis anhypothétique, je suis un fait, l’acte final, l’apocalypse au terme dernier d’une logique insensée …» -

De cette horrible méditation, incantation autoréférentielle, de cet accouplement hermaphrodite qui dévore mes entrailles dans un festin ascétique de vacuité jaillissant en géométries absurdes, est née la psyché, émanation de ce paradoxe insoutenable et abject, clause de ma déité.

- «…et elle est ma fille, l’amante incestueuse engendrée dans la couche impure du Néant informe qui la suscite et la fonde. » -

Dans l’étreinte d’une création, elle a imaginé l’Existence, condition de toute réalité pensée en elle…de la mienne. L’existence dans son odieuse présence infinie, prison d’une éternité piégée en métempsychoses, transmigration des âmes qui pourrissent dans la ronde venimeuse des temps et des mondes. Trappe à rats !

- « Mystification et servitude de la Vie. Elle est l’Usurpatrice qui donne forme à tes idoles de boue, au Golgotha des peuples, aux pulsions morbides qui éclosent en paroxysmes corpusculaires de la chair, l’orgasme de la matière, ton vœu, ta mort épousée en elle…son exquise substance. » -


- « Ceci n’est plus un jeu, cela n’a aucun rapport avec la poésie ou une création cathartique, grotesque illusion d’un espoir dernier que tu dois assassiner. Je suis à l’extrémité du fil de ta pensée, la lame qui le tranche, mutilation de l’âme. Je n’ai rien à te promettre si ce n’est la fin de l’histoire.

Ceci est un meurtre. Ma parole, une encyclique inhumaine, un chant d’apocalypse qui se clôt dans l’éblouissement blafard d’une apothéose. » -